L’acier : un pilier industriel en pleine mutation

Définition et utilisation de l’acier

L’acier est un alliage métallique composé principalement de fer et d’une faible proportion de carbone. Il est l’un des matériaux les plus utilisés au monde, reconnu pour sa résistance, sa malléabilité et sa polyvalence. Présent dans les secteurs du bâtiment, de l’automobile, de l’énergie ou encore de l’électroménager, l’acier est essentiel à la structuration des économies modernes.

Matériau recyclable à l’infini sans perte de ses propriétés mécaniques, l’acier est également au cœur de la transition vers une économie circulaire. Il peut être fondu, retransformé et réutilisé, faisant de lui un allié stratégique pour la décarbonation des industries.

Le recyclage de l'acier

L’acier, une matière stratégique à forte valeur

Le cours de l’acier est un indicateur clé pour les industries. Il varie selon la qualité (acier brut, inoxydable, acier galvanisé…) et les marchés. En 2024 et 2025, la tonne d’acier brut s’échangeait entre 600 et 800 €, avec de fortes fluctuations selon la demande, les tensions géopolitiques et les politiques commerciales internationales.

La valeur de l’acier recyclé devient également un levier stratégique : il est moins énergivore à produire que l’acier primaire, ce qui en fait une ressource convoitée dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de politiques climatiques renforcées.

Les tensions internationales autour de l’acier

Le marché mondial de l’acier est actuellement marqué par des tensions commerciales majeures. Aux États-Unis, Donald Trump a annoncé une hausse de 25 % des droits de douane sur les importations d’acier afin de protéger l’industrie nationale. Cette politique protectionniste, remise en lumière en 2024 et 2025, fragilise les exportateurs européens.

Dans ce contexte, le Royaume-Uni a choisi de ne pas suivre la position de l’Union européenne, qui s’oppose à ces droits de douane, marquant ainsi une divergence stratégique post-Brexit.

Cette instabilité commerciale pousse les industriels européens à renforcer leur souveraineté industrielle, notamment par la relocalisation de la production et l’investissement dans l’acier bas-carbone.

Recyclage de l'acier par fou électrique

Vers un acier plus vert : l’exemple d’ArcelorMittal

Le 15 mai 2025, le géant ArcelorMittal a annoncé un investissement de 1,2 milliard d’euros pour un four électrique à Dunkerque, conditionné à la mise en place de barrières douanières européennes contre les produits étrangers à forte empreinte carbone.

Cet engagement traduit la volonté de décarboner la production d’acier en s’appuyant sur l’acier recyclé, qui offre une alternative écologique aux hauts fourneaux traditionnels.

L’utilisation de fours électriques permet de réduire drastiquement les émissions de CO₂, à condition d’être alimentés par une électricité bas-carbone.

Les professionnels du secteur plaident pour des politiques publiques fortes : obligations d’incorporation de contenu recyclé dans les produits neufs, soutien aux filières locales, et création de débouchés pour les matières issues du recyclage.

Conclusion : l’acier, au carrefour des enjeux économiques et écologiques

L’acier reste un matériau central pour l’industrie mondiale, mais il est désormais confronté à une double exigence : préserver sa compétitivité dans un contexte géopolitique instable, tout en accélérant sa transition écologique.

Le recyclage de l’acier et l’innovation industrielle – comme le montre l’exemple d’ArcelorMittal – sont des leviers majeurs pour faire de ce matériau une solution durable, et non un problème environnemental.

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